Page:Claretie - La Frontière, 1894.djvu/176

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— Capitaine ! répétait le petit Basque éperdu, mettant dans son appel toute son âme. Et les soldats, courbés vers l’officier, redisaient suppliants, comme si leurs prières allaient rappeler à lui le blessé : Capitaine !

L’un d’eux tendait à Deberle une gourde. On voulut l’approcher des lèvres sanglantes ; le capitaine péniblement leva la main gauche, fit un signe qui voulait dire non.

Des Alpins d’Italie, descendus à la suite de leur camarade, s’offraient, émus et empressés, à aller chercher un chirurgien, des remèdes. Leur poste n’était pas loin : quelques minutes suffiraient. Deberle entendait leurs paroles, car il hocha la tête, et un triste sourire lui vint très doux, avec un merci qu’on entendit à peine.

Il porta tout à coup la main gauche à sa poitrine, la main