Page:Claretie - La Frontière, 1894.djvu/44

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les montagnes, au loin, l’horizon…

Et le oui, oui, accompagnait son hochement de tête, d’une tête qui maintenant semblait penser, avec ses prunelles noires…

— Eh ! bien, — dit le capitaine, — tout ça, les fleurs, les herbes, la neige, c’est la patrie !… Ici, la France, ton pays ! Là-bas, l’Italie !…

— Là-bas ?… Mais, — balbutia Lantosque, — j’y vais, là-bas !… Mêmes fleurs… La même eau… C’est à moi aussi, à moi… Tout ça…

— Vous n’en tirerez rien, capitaine, dit alors un lieutenant… Crétin c’est né, crétin ça mourra !

— Certes, mon cher Bergier. Et comme c’est drôle ! — je dis drôle, c’est ironique que je pense ! — : l’idée de patrie pour laquelle vous et moi nous nous ferions briser