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Page:Claretie - La Frontière, 1894.djvu/46

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Le capitaine s’avança vers l’Italien, tandis que les chasseurs, encore groupés, la halte n’ayant pas été ordonnée, reprenaient leurs rangs ; et Deberle interrogea en souriant :

— Alors, violation de territoire ? Je vous en demande pardon.

— Oh ! dit l’Italien, le mal n’est pas grand, et la frontière est si enchevêtrée de ce côté qu’un géographe ne s’y reconnaîtrait pas… Seulement depuis quinze mètres au moins vous êtes en Italie ! Voilà !

— Eh bien ! répliqua gaîment le capitaine, nous allons évacuer.

Il fit un signe :

— Nous rentrons chez nous !

Les chasseurs français, l’arme à l’épaule, eurent bientôt, rétrogradant, atteint la limite où finissait l’Italie, où commençait la