Page:Claretie - La Frontière, 1894.djvu/57

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dre, ce repas improvisé, et les verres et les assiettes sonnaient gaîment, tandis que les soldats, rompant le pain, les fusils en faisceaux, examinaient du coin de l’œil ce groupe d’officiers entouré, ainsi que d’un immense cadre blanc, d’un horizon de neige, d’une neige vierge égayée de soleil.

Au loin, assis dans l’herbe, l’idiot, l’errant, que tout à l’heure avait interrogé Deberle, avalait gloutonnement une miche de pain dur et comme rivé à ce spectacle, contemplait lui aussi, ces belles choses.


Et ils causaient, les officiers. On leur avait servi des truites pêchées sur l’heure dans un coin de montagne, et l’air des Alpes aiguisait l’appétit de ces hommes