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l’auteur des Petites Cardinal, loin de rappeler ce qu’on a entendu longtemps par réalisme en littérature et en art, — les romans de Champfleury, par exemple, ou les tableaux de Courbet, — est, au contraire, un réalisme élégant, à la Musset ou à la Stendhal. Ce n’est pas sans cause que Ludovic Halévy lit avec passion Henri Beyle et le grand novelliere Mérimée. « Dis-moi qui tu aimes et je te dirai qui tu es. »

Ludovic Halévy, d’ailleurs, lit beaucoup. C’est un lettré et, mieux qu’un lettré, un curieux. Il a cette aimable religion des souvenirs, de l’inédit, des autographes, des découvertes. Il prend des notes, qui sont délicates, au courant de ses lectures qui sont choisies. Il a fait, un jour, œuvre de causeur achevé. C’était à Saint-Germain où, l’été, en regardant le magnifique panorama qu’on voit de sa maison comme de la Terrasse même, il va se reposer des fatigues de l’hiver.

Ludovic Halévy a parlé, un jour, sur le théâtre de Saint-Germain-en-Laye au bénéfice d’une œuvre de bienfaisance. Il avait pris pour sujet : Molière à Saint-Germain. « Je monte quelquefois sur la scène, disait-il alors, comme