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c’est la seule fois de sa vie que l’auteur de Monsieur de Camors ait parlé de lui-même ; encore était-ce pour payer une dette et avoir l’occasion de parler de Dumas.

En 1855, Octave Feuillet avait un peu plus que la trentaine. Il est né le 11 août 1822 à Saint-Lô. Élevé à Paris, on trouverait ce nom, déjà applaudi, d’Octave Feuillet sur le palmarès de Louis-le-Grand. À vingt-trois ans, le romancier débutait tout naturellement par un roman, le Grand Vieillard, qu’il écrivait en collaboration avec son camarade de collège, M. Paul Bocage, imagination puissante, et Alfred Aubert, dont je connais un joli livre fantaisiste, l’Histoire de M. Boudin. Les trois amis avaient choisi un pseudonyme commun à leur trio : Désiré Hazard. Il y aurait à retrouver ce Grand Vieillard dans le feuilleton du National de 1845. C’est affaire aux curieux. M. Octave Feuillet date pour moi de ses premiers articles dans le Diable à Paris (1846), dialogues charmants sous les marronniers des Tuileries et les tilleuls de la place Royale ; il date aussi de sa première pièce, le Bourgeois de Rome, une comédie, un acte joué en 1846 sur ce théâtre de l’Odéon où débutaient autrefois tous les littérateurs d’ave-