Page:Claretie - Paul Déroulède, 1883.pdf/25

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tribu, la bonne planche sur laquelle le lieutenant s’était endormi.

D’autres épisodes de l’Année terrible sont restés gravés dans la mémoire du poète-soldat. Il revoit encore, avec des frissons, la bataille dans les rues de Paris, les journées de Mai de la Commune. En ces heures troubles, il s’agit moins, a-t-on dit, de faire son devoir que de savoir où est le devoir même. Déroulède, la paix signée avec l’étranger, sut où était le devoir pour lui : sous les plis du drapeau pour lequel il venait de combattre. Il demeura au régiment, le régiment marchant contre la Commune. Il y demeura « simplement, dit-il, pour que la Prusse ne fit pas la police chez nous », aimant mieux, d’ailleurs, ceux qui vont aux barricades que ceux qui les y envoient. Une balle, tirée à bout portant par un petit ouvrier qu’il voit encore sur la barricade de Belleville, lui fracassa le bras. Il y avait deux heures qu’on tiraillait sur la barricade.

« Elle n’est pourtant pas difficile à prendre, dit Paul Déroulède.

— Ah ! vraiment ! fit son capitaine, gouailleur, prenant toujours un peu cet officier de la