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Page:Claretie - Petrus Borel, le lycanthrope, 1865.djvu/103

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le portrait de lord Cockermouth, évidemment fait d’après une épreuve de sir John Falstaff.

« Lord Cockermouth avait tous les dehors d’un pourceau d’Épicure. Quoique grand, il était d’une circonférence inconnue sur le continent : deux hommes n’auraient pu l’entourer de leurs bras. Sa panse retombait comme une outre énorme et lui battait les jambes : il y avait bien quinze ans qu’il ne s’était vu les genoux. Sa tête tout à fait dans le style anglais, semblait une caboche de poupard monstrueux. La distance de sa lèvre supérieure à son nez, court et retroussé, était hideusement démesurée, et son menton informe se noyait dans une collerette de graisse. Il avait le visage violet, la peau aduste et rissolée, les yeux petits et entre-bâillés, et suait le roast beef, le vin et l’ale par tous les pores. En un mot, cette lourde bulbe humaine, se mouvant encore avec assez d’aisance et d’énergie, était un de ces polypes charnus, un de ces gigantesques zoophites fongueux et spongieux, indigènes de la Grande-Bretagne. »

Voilà certes une excellente caricature, et Daumier ne l’eût pas mieux crayonnée. Ce livre de Madame Putiphar abonde en rencontres semblables. Je n’analyserai pas la suite de l’ouvrage aussi scrupuleusement que le début. Mais le peu que j’en ai dit doit