Page:Claretie - Petrus Borel, le lycanthrope, 1865.djvu/22

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plâtre que je ne m’en étonnerais pas ! Il était singulièrement ardent, indomptable, prêt à tout. Que n’aurait-il pas fait ! Il y avait alors au boulevard du Temple un Cirque célèbre, le fameux Cirque où les légendaires Franconi offraient aux Parisiens le spectacle d’un tigre qui valsait et dansait la gigue. Ce Cirque fut détruit par un incendie. On le remplaça par une façon de vaste théâtre où l’on joua de tout un peu : des vaudevilles et des pantomimes, des féeries, et mieux que cela, des drames militaires. L’Ancien Cirque. Vous souvenez-vous de ce nom magique pour les babys affamés de bataille et de poudre ? Vous rappelez-vous Murat, Masséna, Augereau, Pichegru, Bonaparte calme sur son cheval peu fougueux ? Eh bien ! ce Cirque, où l’on devait voir se succéder plus de combats qu’il n’en est d’inscrits sur l’Arc-de-Triomphe de l’Étoile, ce Cirque fameux, temple de la féerie, aujourd’hui souvenir et poussière, ce fut Pétrus Borel qui en donna les plans, ce fut lui qui en surveilla la construction. Lui non plus ne connaissait pas d’obstacles,