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Page:Claretie - Petrus Borel, le lycanthrope, 1865.djvu/32

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ne virent pas autre chose, soyez-en persuadé, durant les journées de juillet. Pétrus Borel fut-il de ceux-là ? J’en doute. Il est sincère, il salue avec émotion ceux qui sont tombés.

O vous qui sur le front avez une auréole,
Vous qu’à regret la mort cueillait,
Salut, Farcy ! salut Arcole !
Salut aux héros de juillet !

Donc Pétrus Borel était républicain, mais d’un républicanisme étrange, avouons-le ; — ces républicains-là deviennent trop vite des réactionnaires ; — il était républicain-lycanthrope [1], républicain-artiste : sur la tête le bonnet phrygien, aux lèvres le papelito espagnol ; volontiers il eût

  1. Oui ! je suis républicain, mais ce n’est pas le soleil de juillet qui a fait éclore en moi cette haute pensée ; je le suis d’enfance, mais non pas républicain à jarretière rouge ou bleue à ma carmagnole, pérorateur de hangar, et planteur de peupliers ; je suis républicain comme l’entendrait un loup-cervier : mon républicanisme, c’est de la lycanthropie ! Si je parle de république, c’est parce que ce mot me représente la plus large indépendance que puissent laisser l’association et la civilisation. Je suis républi-