Page:Claude Boyer - Les amours de Jupiter et de Sémélé, 1666.djvu/99

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Achève, Dieu jaloux, et détruis promptement,
Tout ce qui reste d’elle en ce fidèle amant,
Et pour anéantir un si parfait ouvrage,
Mets en cendre ce cœur qui garde son image.
Mais pourquoi, quand il faut finir mon triste sort,
Remettre à mon rival la gloire de ma mort.
Pour le faire rougir de mon amour fidèle,
Dans cet embrasement allons mourir pour elle.
Mais j’aperçois Junon, qui semble de sa main,
Opposer à ma mort un ordre souverain.


Scène VII.

JUNON dans son char avec sa forme ordinaire, LA REINE, ALCMÉON, DIMAS.
JUNON à Alcméon.

Arrête et ne perds pas le fruit de ta vengeance ;
Ma rivale a bravé ma haine et ta constance,
Et ma haine a fait son devoir.
Ce feu qui me servit contre elle,
Quand tu veux suivre une infidèle,
S’éteint et ne veut pas servir ton désespoir.

Le fonds du Palais enflammé se change en un Palais brûlé.
ALCMÉON.

Gardez votre secours trop jalouse Déesse.
Quel secours m’offrez-vous quand je perds ma Princesse ?