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Page:Claude Boyer - Porus ou la Générosité d’Alexandre, 1648.djvu/103

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Il fait plus, il me rend la puissance Royale,
Mais avec tant d’excès, que sa main libérale
Joint ce que l’Inde enferme à mes anciens États.

ARGIRE.

Il a trop fait pour nous il a fait des ingrats.

ORAXENE.

Nous ne pouvons, Seigneur, étant dans l’impuissance
Montrer que par des vœux notre reconnaissance.

PORUS.

Je haïrais le sceptre, et le titre de Roi
S’il fallait les tenir d’un autre que de toi.
Mais pour me consoler du sort de cette guerre,
Je n’ai qu’à regarder tous les Rois de la terre.
Ils ont tous mérité ta haine ou ta pitié ;
Et j’ose me vanter d’avoir ton amitié.
Ma perte en cet état vaut mieux qu’une victoire,
De ce dernier combat naîtra toute ma gloire,
Et bien que je me voie à tes pieds abattu
Je suis trop glorieux de t’avoir combattu.
Alexandre dont l’âme est toute généreuse,
A rendu par son bras ma défaite orgueilleuse.
Enfin cet invincible et qui dans les hasards
N’oppose que son bras à la fureur de Mars.