Page:Claude Boyer - Porus ou la Générosité d’Alexandre, 1648.djvu/33

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Qui pourrait résister à mon sort déplorable ?
Vous m’avez accordée une fille adorable,
L’hymen déjà tout prêt d’allumer son flambeau ;
Promettait à mes feux le destin le plus beau.
Un excès de bonheur allait suivre ma peine,
Et les Dieux assemblés pour former Oraxène,
N’avaient jamais uni par de si doux accords
Les charmes d’un esprit à la beauté d’un corps.
Et cependant le sort déployant ses caprices
De mes plus doux plaisirs a formé mes supplices.
Oraxène est captive, et ce malheur fatal
Dans le camp ennemi me suscite un rival.
Mais un rival aimé.

PORUS.

L’on te trompe Arsacide.
D’où te naît un penser si bas et si timide ?

ARSACIDE.

Je sais. mais non, souffrez que malgré ma douleur
J’épargne à ma Princesse un affront plein d’horreur.
Il faut qu’auparavant sa bouche m’en assure :
Je pourrais toutefois sans lui faire une injure.

PORUS.

Quoi.