Aller au contenu

Page:Claude Boyer - Porus ou la Générosité d’Alexandre, 1648.djvu/36

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
ARGIRE.

Je ne puis.

PORUS.

M’abandonnerez-vous en l’état où je suis ?
Non, je ne dois pas craindre un traitement si rude ;
Vous êtes trop sensible à mon inquiétude.

ARGIRE.

Laissez-moi.

PORUS.

Cet accueil est un peu surprenant.

ARGIRE.

Je ne puis vous sauver qu’en vous abandonnant.
Considérez, Seigneur, que mon amour extrême
Ne pourrait s’empêcher d’agir contre vous-même.
Mes sanglots, vos regards, mes soupirs et vos feux
Sont ici centre nous des témoins dangereux.
Ménageons mieux Seigneur, quelque espoir qui nous reste,
Et puisque le destin nous est encore funeste,
Attendons que le Ciel touché de nos tourments
Accorde à notre amour de plus heureux moments.