Aller au contenu

Page:Claude Farrère - Les civilisés, 1905.djvu/135

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

XII

Devant la vitrine du bijoutier à la mode, Fierce regardait, le front aux glaces.

Il cherchait un écrin parmi les écrins ouverts. Mais il y avait trop de choses dans l’étalage ; il y avait trop de bagues et de bracelets ; il y avait surtout trop de cette argenterie chinoise mince et cabossée qu’on fabrique à Hong-Kong : dans le scintillement des timbales, des tasses, des soucoupes et des aiguières, Fierce n’aperçut pas ce qu’il désirait.

Il entra dans la boutique. La Juive Fernande, une célébrité de Saïgon, vint à sa rencontre, elle le salua de son sourire discret.

— « Je voudrais un bracelet, expliqua Fierce, un cercle d’or et d’émeraudes ; vous l’aviez en montre, ces jours-ci… »

La porte se rouvrit tout d’un coup, et la haute taille de Malais s’encadra dans le chambranle. Il y avait deux jours que Fierce n’avait vu le banquier, — depuis la partie de poker.