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XIX

Le lendemain fut une journée bleue qui semblait sourire à toutes les espérances des hommes. — L’amiral duc d’Orvilliers vint officiellement demander, pour son aide de camp, le comte Jacques de Fierce, la main de Mlle Sélysette Sylva.

Mme Sylva était dans son jardin, assise au milieu des banians. Dans le coin des hibiscus, effrayée et rougissante, Sélysette, appelée, écoutait. Quand sa mère eut consenti, elle donna silencieusement sa main. Et les deux promesses s’échangèrent.

Mlle Sylva acceptait d’être Mme de Fierce, avec beaucoup de bonheur. Confiante absolument dans son fiancé, elle se donnait sans retenue ; et rien ne lui semblait meilleur ou plus sûr que l’amour de cet homme d’honneur qu’elle plaçait haut dans son estime et qu’elle aimait de toute son amitié.

Le soir, ils eurent leur baiser de fiançailles. On prolongea tard la soirée, sur la véranda voilée de vigne vierge. À minuit, Fierce s’en revint à pied jus-