Page:Claudel - Connaissance de l’est larousse 1920.djvu/107

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et que le retentissement des forces élémentaires conquit ce port femelle et virginal et la liquidité ineffable d’un lien.

Et le vieillard, ayant baisé le bronze encore tiède, le frappa puissamment de son maillet, et si vive fut l’invasion de la joie au son bienheureux qu’il entendit et la victoire de la majesté, que son cœur languit en lui-même, et que, pliant sur ses genoux, il ne sut s’empêcher de mourir.

Depuis lors et le jour qu’une ville naquit de l’amplitude de sa rumeur, le métal, fêlé, ne rend plus qu’un son éteint. Mais le Sage au cœur vigilant sait encore entendre (au lever du jour, alors qu’un vent faible et froid arrive des cieux couleur d’abricot et de fleur de houblon), la première cloche dans les espaces célestes, et, au sombre coucher du soleil, la seconde cloche dans les abîmes du Kiang immense et limoneux.