Page:Claudel - Le Pain dur, 1918.djvu/104

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

C’est moi qui ai fait cela et j’ai manqué d’y crever.

Turelure

Je vais te dire un secret, mon garçon. Je me fous de ta terre et de ton travail.

Tu n’es qu’un paysan et tu ne vois pas autre chose que la terre qui fait du fruit.

Mais pour moi c’est autre chose qui me paraît bien doux et sucré !

Louis

Le « Chapeau de gendarme », n’est-ce pas ? Mes sept arpents au bord de la mer près du Camp-des-Zouaves ?

Turelure

Tu l’as dit, mon petit enfant ! c’est tout chocolat !

Ah, quels beaux Magasins-Généraux nous allons y construire et matière à warrants !

Louis

t vous ne ferez rien de ma terre de la Mitidja ?

Turelure

Rien du tout, mon capitaine ! Pourquoi se donner tant de mal quand il n’y a qu’à attendre, les bras croisés ?

Si le pays se développe, nous profiterons du travail des autres.