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claudine à l’école

s’est retournée languissammint, en demandant « Qui est là ? » Moi, je ne suis pas trop timide, pourtant, eh bien, je suis resté toute bette devant elles.

(Cause toujours, tu ne m’apprends rien, candide sous-maître ! Mais j’oubliais le plus important).

— Et votre collègue, Monsieur, je le crois fort heureux, depuis que le voilà fiancé avec Mlle Lanthenay ?

— Oui, le povre garçon ; mais il me semble qu’il n’y a pas de quoi être si heureux.

— Oh ! pourquoi donc ?

— Hé ! la Directrice fait tout ce qu’elle veut de Mlle Aimée, ce n’est pas bien agréable pour un futur mari. Moi, ça m’annuierait que ma femme fût dominée de cette façon par un otre que par moi.

Je suis de son avis. Mais les otres ont fini d’interviewer la nouvelle venue, il est prudent de nous taire. Chantons… Non, inutile : voici Armand qui ose entrer, dérangeant le chuchotage tendre des deux femmes. Il reste en extase devant Aimée qui coquette avec lui, et joue de ses paupières aux cils frisés, tandis que Mlle Sergent le contemple avec des yeux attendris de belle-mère qui a casé sa fille. Les conversations de nos camarades recommencent, jusqu’à ce que l’heure sonne. Rabastens a raison, quelle drolles, pardon, quelles drôles de leçons de chant !