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claudine à l’école

classe, en désordre, bourdonne comme une ruche ; Mlle Sergent descend de son bureau pour une si grave affaire. Il y avait longtemps que je n’avais battu une camarade, on commençait à croire que j’étais devenue raisonnable. (Jadis j’avais la fâcheuse habitude de régler mes petites querelles toute seule, avec des calottes et des coups de poing, sans juger utile de rapporter comme les autres.) Ma dernière bataille date de plus d’un an.

Anaïs pleure sur la table.

Mlle Claudine, dit sévèrement la Directrice, je vous engage à vous contenir. Si vous recommencez à battre vos compagnes, je me verrai forcée de ne plus vous recevoir à l’école.

Elle tombe mal, je suis lancée ; je lui souris avec tant d’insolence qu’elle s’emballe tout de suite :

— Claudine, baissez les yeux !

Je ne baisse rien du tout.

— Claudine, sortez !

— Avec plaisir, Mademoiselle !

Je sors, mais, dehors, je m’aperçois que je suis tête nue. Je rentre aussitôt pour prendre mon chapeau. La classe est consternée et muette. Je remarque qu’Aimée, accourue près de Mlle Sergent, lui parle rapidement, tout bas. Je ne suis pas encore sur le seuil que la Directrice me rappelle :

— Claudine, venez ici ; asseyez-vous à votre place. Je ne veux pas vous renvoyer, puisque vous quittez la classe après le brevet… Et puis enfin, vous