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claudine à l’école

On rentre et Mlle Sergent nous laisse aux mains de sa favorite qui nous demande les résultats de nos problèmes de la veille.

— Anaïs, au tableau. Lisez l’énoncé.

C’est un problème assez compliqué, mais la grande Anaïs, qui a le don de l’arithmétique, se meut parmi les courriers, les aiguilles de montres, et les partages proportionnels avec une remarquable aisance. Aïe, c’est à mon tour.

— Claudine, au tableau. Extrayez la racine carrée de deux millions soixante-treize mille six cent vingt.

Je professe une insurmontable horreur pour ces petites choses qu’il faut extraire. Et puis, Mlle Sergent n’étant pas là, je me décide brusquement à jouer un tour à mon ex-amie ; tu l’as voulu, lâcheuse ! Arborons l’étendard de la révolte ! Devant le tableau noir, je fais doucement : « Non » en secouant la tête.

— Comment, non ?

— Non ! Je ne veux pas extraire de racines aujourd’hui. Ça ne me dit pas.

— Claudine, vous devenez folle ?

— Je ne sais pas, Mademoiselle. Mais je sens que je tomberai malade si j’extrais cette racine, ou toute autre analogue.

— Voulez-vous une punition, Claudine ?

— Je veux bien n’importe quoi, mais pas de racines. Ce n’est pas par désobéissance ; c’est parce