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claudine à l’école

nel enseignant ». J’ai eu si peu de nouvelles pendant ma maladie ! Personne ne venait me voir, pas plus Anaïs que Marie Belhomme, à cause de la contagion possible.

Sept heures et demie sonnent quand j’entre dans la cour de récréation, par cette fin de février douce comme un printemps. On accourt, on me fait fête ; les deux Jaubert me demandent soigneusement si je suis bien guérie avant de m’approcher. Je suis un peu étourdie de ce bruit. Enfin on me laisse respirer et je demande vite à la grande Anaïs les dernières nouvelles.

— Voilà ; Armand Duplessis est parti, d’abord.

— Révoqué ou déplacé, le pauvre Richelieu ?

— Déplacé seulement. Dutertre s’est employé à lui trouver un autre poste.

— Dutertre ?

— Dame oui ; si Richelieu avait bavardé, ça aurait empêché le délégué cantonal de passer jamais député. Dutertre a dit sérieusement dans la ville que le malheureux jeune homme avait eu un accès de fièvre chaude très dangereux, et qu’on l’avait appelé à temps, lui, médecin des écoles.

— Ah ! on l’a appelé à temps ? La Providence avait mis le remède à côté du mal… Et Mlle Aimée, déplacée aussi ?

— Mais non ! Ah ! pas de danger ! Au bout de huit jours, il n’y paraissait plus ; elle riait avec Mlle Sergent comme avant.