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claudine à l’école

— Voilà, voilà, tu te moques encore de moi, je ne voulais pas t’écrire, tu es sans cœur, oh ! que je suis malheureuse ! Oh ! que tu es méchante !

— Et puis tu m’étourdis à la fin ! En voilà un raffut ! Veux-tu parier que je t’allonge des calottes pour te ramener dans le chemin du devoir ?

— Ah ! qu’est-ce que ça me fait ! Ah ! j’ai bien l’idée à rire… !

— Tiens, graine de femme ! donne-moi un reçu.

Elle a encaissé une gifle solide, qui a pour effet de la faire taire tout de suite ; elle me regarde en dessous avec des yeux doux, et pleure, déjà consolée, en se frottant la tête. Comme elle aime être battue, c’est prodigieux !

— Voilà Anaïs et un tas d’autres, tâche de prendre un air à peu près convenable ; on va rentrer, les deux tourterelles descendent.

Plus que quinze jours avant le brevet ! Juin nous accable ; nous cuisons, ensommeillées, dans les classes ; nous nous taisons de paresse, j’en lâche mon Journal ! Et par cette température d’incendie, il nous faut encore apprécier la conduite de Louis XV, raconter le rôle du suc gastrique dans la digestion, esquisser des feuilles d’acanthe, et diviser l’appareil auditif en oreille interne, oreille moyenne et oreille externe. Il n’y a pas de justice sur la terre ! Louis XV a fait ce qu’il a