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claudine à l’école

— Les lis te semblent-ils assez immaculés ?

— Tu m’arales ! Je prendrai des marguerites ; tu sais bien que le bouquet tricolore est composé de marguerites, de coquelicots, et de bluets. Allons chez la modiste.

D’un air dégoûté et supérieur, nous choisissons ; la modiste mesure notre tour de tête et nous promet « ce qui se fait de mieux ».

Le lendemain, nous recevons trois couronnes qui me navrent : des diadèmes renflés au milieu comme ceux des mariées de campagne ; le moyen d’être jolie avec ça ! Marie et Anaïs, ravies, essayent les leurs au milieu d’un cercle admirant de gosses ; moi, je ne dis rien, mais j’emporte mon ustensile à la maison où je le démolis commodément. Puis, sur la même armature de fil de fer, je reconstruis une couronne fragile, mince, les grandes marguerites en étoiles posées comme au hasard, prêtes à se détacher ; deux ou trois fleurs pendent en grappes près des oreilles, quelques-unes roulent par derrière dans les cheveux ; j’essaye mon œuvre sur ma tête ; je ne vous dis que ça ! Pas de danger que j’avertisse les deux autres !

Un surcroît de besogne nous arrive : les papillotes ! Vous ne savez pas, vous ne pouvez pas savoir. Apprenez qu’à Montigny une élève n’assisterait pas à une distribution de prix, à une solennité quelconque, sans être dûment frisée ou on-