Page:Claudine a l'Ecole.pdf/339

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jambes leur fourmillent. Allons, partons donc puisqu’elles en ont tant envie ! « Mais vous verrez que ces demoiselles ne seront pas seulement descendues !

— Oh ! tu comprends, elles n’ont que le petit escalier intérieur à descendre pour se trouver dans la salle de bal ; elles jettent de temps en temps un coup d’œil par la petite porte, pour voir si c’est le vrai moment de faire leur entrée.

— Justement, si nous arrivons trop tôt, nous aurons l’air cruches, toutes seules avec trois chats et un veau dans cette grande salle !

— Oh ! que tu es ennuyeuse, Claudine ! tiens, s’il n’y a pas assez de monde, nous monterons chercher les pensionnaires par le petit escalier et nous redescendrons quand les danseurs seront arrivés !

— Comme ça, je veux bien.

Et moi qui redoutais le désert de cette grande salle ! Elle est plus qu’à demi pleine de couples qui tournoient, aux sons d’un orchestre mixte (juché sur l’estrade enguirlandée dans le fond de la salle), un orchestre composé de Trouillard et d’autres violoneux, pistons et trombones locaux, mêlés à des parcelles de l’Amicale du Fresnois, en casquettes galonnées. Tout ça souffle, racle et tape avec peu d’ensemble, mais énormément d’entrain.

Il faut nous frayer un passage à travers la haie des gens qui regardent et encombrent la porte