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claudine à l’école

que Richelieu est encore plus pincé par elle que je ne pensais.

Dès sept heures du matin, j’entre à l’école ; c’est mon tour d’allumer le feu, zut ! Il va falloir casser du petit bois dans le hangar, et s’abîmer les mains, et porter des bûches, et souffler, et recevoir dans les yeux de la fumée piquante. Tiens, mais le premier bâtiment neuf s’élève déjà haut, et sur celui des garçons, symétrique, le toit est presque achevé ; notre pauvre vieille école à moitié démolie semble une minime masure près de ces deux bâtiments qui sont si vite sortis de terre. La grande Anaïs me rejoint et nous allons casser du bois ensemble.

— Tu sais, Claudine, il vient une seconde adjointe aujourd’hui, et nous allons être forcées de déménager toutes ; on nous fera la classe dans l’école maternelle.

— Fameuse idée ! On y attrapera des puces et des poux ; c’est d’une saleté, là-dedans !

— Oui, mais on est plus près de la classe des garçons, ma vieille.

(Quelle dévergondée, Anaïs ! Au fait, elle a raison.)

— Ça, c’est vrai. Eh bien, feu de deux sous, prendras-tu ? Voilà un quart d’heure que je m’époumone. Ah ! que Monsieur Rabastens doit flamber plus facilement !