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CHAPITRE III.

du combat en général.


Le combat est l’action guerrière par excellence ; rien ne se doit produire à la guerre qu’en vue du combat, tout y doit tendre, s’y rapporter et y concourir.

Il importe donc d’en examiner attentivement la nature.

Le combat est la lutte de deux forces armées. Dans cette lutte chacun des adversaires cherche à renverser l’autre ou à le détruire.

Telle est la notion simple du combat. Nous y reviendrons, mais il nous faut, tout d’abord, procéder à l’examen d’une série d’idées secondaires qui se rattachent au concept et le compliquent.

Si, à la guerre, les belligérants n’avaient à tenir compte et à se préoccuper exclusivement que des rapports existants entre les forces armées opposées, il serait naturel de se représenter l’action militaire comme se poursuivant en un seul grand acte vers un but unique, ainsi d’ailleurs que cela a lieu dans les luttes des nations sauvages qui n’ont entre elles que des rapports très simples. Chez nous au contraire la guerre se décompose en un nombre infini de combats d’intensité diverse, simultanés ou successifs, et cette dissémination de l’activité générale en tant d’actions isolées a sa source dans