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CHAPITRE VI.

durée du combat.


En raison de l’action qu’elle exerce sur les troupes qui y sont engagées, la durée de la lutte effective prend une influence spéciale sur le combat et en constitue en quelque sorte un résultat secondaire.

Un combat ne se décide jamais trop promptement pour le vainqueur et ne se prolonge jamais assez pour le vaincu. La rapidité d’une victoire en augmente puissamment la portée ; la lenteur d’une défaite en diminue considérablement les effets.

Vrai d’une façon générale, cet axiome acquiert une grande valeur pratique dans les combats où l’on n’a en vue qu’une défensive relative, par la raison que c’est précisément le temps que le combat fait gagner qui, en pareille occurrence, en constitue le plus souvent tout le résultat.

C’est par ce motif que nous plaçons la durée du combat dans la série des éléments stratégiques.

La durée d’un combat dépend nécessairement des rapports principaux dans lesquels ce combat est engagé, c’est-à-dire de la grandeur absolue des forces qui y prennent part, de la proportion des armes et des effectifs entre les deux adversaires, et de la nature du terrain. Vingt mille hommes, en effet, ne s’entre-détruisent pas