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CHAPITRE IV.

proportion des armes.


Nous ne nous occuperons que des trois armes principales : l’infanterie, la cavalerie et l’artillerie.

On nous pardonnera sans doute les détails préliminaires dans lesquels nous allons entrer. Ils sont du ressort de la tactique, mais ils nous paraissent nécessaires ici pour bien fixer les idées.

Le combat proprement dit participe de deux modes foncièrement distincts : le principe destructeur du feu et la mêlée ou lutte corps à corps. La mêlée est, à son tour, tantôt offensive et tantôt défensive dans le sens absolu de ces deux mots. L’artillerie agit par le principe destructeur du feu ; la cavalerie par la lutte corps à corps ; l’infanterie seule est apte à ces deux modes de combat. Dans la lutte corps à corps la manière d’être de l’attaque est le mouvement, celle de la défense est la résistance de pied ferme ; elle doit être comme enracinée au sol. Le principe destructeur du feu fait absolument défaut à la cavalerie ; par contre, la lutte corps à corps trouve en elle sa plus parfaite application ; cette arme n’est donc propre qu’à l’attaque. L’infanterie convient tout particulièrement au combat de pied ferme, cependant elle procède aussi par le mouvement.