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Page:Clausewitz - Théorie de la grande guerre, I.djvu/251

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les forces armées.

devient, par ce seul fait, une subdivision d’ordre supérieur, et la dénomination de brigade ne saurait plus logiquement lui être appliquée.

Nous ne pousserons pas plus loin ces subtilités tactiques, pas plus que nous ne chercherons à résoudre la question si controversée de savoir dans quelles circonstances et dans quelles subdivisions d’armée la combinaison des armes doit commencer à se produire, si ce doit être déjà dans les divisions de 8 000 à 12 000 hommes, ou seulement dans les corps d’armée de 20 000 à 30 000 combattants. Nous pensons néanmoins que les adversaires les plus décidés de la première manière de voir ne s’élèveront pas contre nous, alors que nous affirmerons que, dans une subdivision d’armée, c’est la réunion des trois armes qui seule donne de l’indépendance à cette subdivision, et qu’il serait par conséquent très regrettable que cette combinaison n’entrât pas pour le moins dans la composition des subdivisions d’armée qui sont destinées à se trouver fréquemment isolées à la guerre.

Supposons une armée de 200 000 hommes fractionnée en 10 divisions, et ces divisions constituées à 5 brigades. L’effectif de chaque brigade sera donc de 4 000 hommes. Nous ne voyons aucune disproportion dans cette répartition. On pourrait sans doute aussi partager cette armée en cinq corps, fractionner les corps en 4 divisions et les divisions en 4 brigades, auquel cas chacune des brigades serait forte de 2 500 hommes. Pour nous cependant, indépendamment de ce que ce second mode de fractionnement contient un échelon hiérarchique de plus, nous plaçant à un point de vue purement abstrait, nous accordons la préférence au premier, en nous basant sur les considérations suivantes :

Cinq grandes subdivisions rendent une armée peu maniable et constituent, par conséquent, un fractionne-