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Page:Clausewitz - Théorie de la grande guerre, I.djvu/287

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les forces armées.

vu, par exemple, malgré la méthode adoptée par l’empereur Napoléon, des corps français de 60 à 70 000 hommes se porter en avant sous le maréchal Macdonald en Silésie, et sous les maréchaux Oudinot et Ney dans la Marche, sans qu’il ait été question d’un corps d’avant-garde ?

Nous n’avons étudié jusqu’ici, à vrai dire, que les différences qui se rencontrent dans la force des avant-gardes et des avant-postes ; passons maintenant à l’examen approfondi des variétés qui peuvent se présenter selon le mode d’application. Lorsqu’une armée s’avance sur une étendue de terrain plus ou moins large, de telle sorte que ses colonnes marchent à de plus ou moins grands intervalles les unes des autres, elle peut, selon le cas, se couvrir d’une seule avant-garde commune à toutes les colonnes, ou couvrir chacune de celles-ci par une avant-garde particulière. Il en sera de même si l’armée, au lieu de marcher en avant, marche en retraite ; dans ce cas, il n’y aura qu’un changement : ce qui se dénommait avant-garde s’énoncera dès lors arrière-garde. Pour nous bien faire comprendre, nous allons présenter le sujet de la manière suivante :

En principe, alors que c’est un corps assez considérable qui porte ce nom, l’avant-garde n’a pour mission que d’assurer, sur le front, la marche du gros de l’armée, protégée déjà sur ses ailes par les corps latéraux. Dans ces conditions, si le gros de l’armée s’avance en plusieurs colonnes sur des routes parallèles et voisines les unes des autres, il va de soi que l’avant-garde suffit à couvrir la marche même des deux colonnes extérieures. Par contre, il convient de donner une avant-garde particulière à toute colonne isolée qui s’avance à quelque distance du gros de l’armée, aussi bien qu’à celles des colonnes mêmes du corps de