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Page:Clausewitz - Théorie de la grande guerre, I.djvu/309

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les forces armées.

emplacement quelque peu différent de celui du champ de bataille choisi.

Les troupes seront donc fractionnées et placées dans les camps comme nous avons déjà vu précédemment qu’elles doivent l’être dans l’ordre de bataille ; nous n’avons par conséquent pas à nous étendre davantage à ce sujet, et nous terminerons le chapitre par l’exposé de quelques considérations historiques.

Depuis l’époque où les armées, portées de nouveau à de forts effectifs, imprimèrent aux guerres plus d’ensemble et de durée, et jusqu’au début de la Révolution française, les troupes campèrent toujours sous la tente.

C’était alors leur état normal en campagne. Elles quittaient leurs quartiers d’hiver lorsque arrivaient les premiers beaux jours, et les reprenaient au début de la mauvaise saison. L’hiver amenait ainsi une sorte d’arrêt dans les hostilités, arrêt pendant lequel les forces étaient comme neutralisées et l’action guerrière suspendue.

Les quartiers de repos, dans lesquels on plaçait les armées en cas de mauvais temps précoce avant de leur faire définitivement prendre les quartiers d’hiver proprement dits, constituaient, ainsi que les cantonnements de courte durée sur des espaces restreints, des états transitoires et exceptionnels.

Au point où nous en sommes de notre étude, nous n’avons pas à rechercher comment cette neutralisation régulière et volontaire des forces s’accordait et pourrait encore s’accorder avec le but et avec l’essence de la guerre. Nous nous réservons d’approfondir plus tard cette question, nous contentant pour le moment de constater que les choses se passaient ainsi.

Ce n’est que depuis les guerres de la Révolution française que l’on a complètement renoncé à faire camper les armées sous la tente. Tout d’abord l’utilité que l’on