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Page:Clausewitz - Théorie de la grande guerre, I.djvu/32

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CHAPITRE IV.

les puissances morales de premier ordre.


Parmi les grandeurs morales il en est trois qui constituent des puissances de premier ordre ; ce sont : les talents du général en chef, la vertu guerrière et l’esprit national de l’armée. Il n’est pas facile de se rendre compte du degré auquel s’élève l’un quelconque de ces éléments dans une armée ; il l’est encore moins de comparer entre elles leurs valeurs respectives, et il est impossible de préciser quel est celui des trois qui, d’une façon générale, y occupe le premier rang. Peu importe d’ailleurs, l’incontestable puissance de chacun de ces trois éléments repose sur des preuves historiques suffisantes pour que, précisément, cette impossibilité de les classer entre eux garantisse l’esprit de la fantaisie capricieuse d’en estimer un tantôt plus et tantôt moins que les autres.

Il est certain, cependant, que depuis que les généraux de la République et de l’Empire français ont révélé au monde étonné quelle était la vraie direction à donner à la guerre, les armées des divers États de l’Europe en sont toutes arrivées sensiblement au même degré de perfection dans l’instruction. Les principes de l’art mi-