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chap. x. — des marches.

grands combats généraux. C’est pour cette raison que nous nous sommes si longuement arrêté sur ce sujet.

Nous avons vu dans le chapitre II du présent livre qu’en général, c’est-à-dire quand un but spécial n’exige pas une formation particulière, la formation en bataille la plus normale est celle qui présente sur son front trois grandes subdivisions placées les unes à côté des autres. Comme corollaire à cet axiome, nous ajouterons que l’ordre de marche sur trois grandes colonnes est aussi l’ordre de marche le plus rationnel.

Nous terminerons cette première partie de l’étude des marches par la remarque suivante : au point de vue stratégique, la dénomination de colonne ne doit pas s’appliquer uniquement à la masse de troupes dont les subdivisions se succèdent sans interruption sur une seule route ; il convient encore de donner ce nom à toutes les fractions d’une même masse de troupes, alors que pour en faciliter et en accélérer la marche, et par la raison que de petits détachements se meuvent toujours plus vite et plus commodément que des détachements plus forts, on les échelonne à certains intervalles et pendant plusieurs jours sur la même route. On arrive en effet ainsi au même résultat qu’en les faisant marcher toutes à la fois sur des voies différentes.