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chap. xvii. — du terrain.

centuent et plus augmente l’influence du terrain sur l’action militaire, jusqu’à ce qu’enfin elle atteigne toute son intensité, soit en plein pays de montagne, soit dans les contrées presque incultes et couvertes de forêts et de marécages, soit au contraire dans les provinces les plus cultivées. Dans chacun de ces trois cas la guerre devient forcément plus savante et plus compliquée.

Il est certain que toutes les formes de la culture n’exercent pas une égale influence à ce propos ; mais celle de toutes qui y est le plus favorable est celle que l’on rencontre dans les Flandres et dans le Holstein, ainsi que dans toutes les contrées où le sol est entrecoupé de clôtures, de haies, de fossés et de digues, et parsemé d’habitations isolées et de halliers.

C’est donc dans les pays plats et moyennement cultivés que la guerre sera le plus facile à conduire. Mais cela ne doit s’entendre que d’une manière très générale, et en faisant tout à fait abstraction de l’usage que la défense peut faire des obstacles naturels.

Nous venons de voir que de ces trois espèces de terrain, chacun agit différemment et de trois façons différentes.

Dans un pays couvert de forêts l’obstacle à la vue jouera le principal rôle ; dans un pays montagneux ce sera l’obstacle au mouvement ; dans un pays très cultivé ces deux obstacles réuniront leur influence.

Dans une contrée très boisée la majeure partie du sol s’oppose en quelque sorte au mouvement, par la raison qu’indépendamment des difficultés que ce genre de terrain oppose tout d’abord à la marche, la faible portée que peut atteindre la vue ne permet pas de s’aventurer dans une direction quelconque. Mais si cette circonstance complique d’un côté l’action militaire, elle la simplifie de l’autre ; car s’il est difficile