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la défensive.

fournissent à la défense, dans un grand nombre de cas, d’excellentes combinaisons pour une bataille générale.

Dissemblables par les deux caractères que nous venons d’indiquer, ces deux instruments défensifs ont cela de commun, qu’ils séduisent et entraînent souvent la défense par les aspects les plus trompeurs, et l’incitent, ainsi, à prendre des mesures aussi fausses que dangereuses. Nous nous réservons de fixer l’attention à ce sujet à mesure que nous avancerons dans cette étude.

L’histoire ne relate que de très rares circonstances où la défense des cours d’eau ait été couronnée de succès, et ait produit des résultats importants. Cela paraîtrait justifier l’opinion que les fleuves et les rivières ne constituent pas, en somme, des barrières aussi fortes qu’on le croyait, alors qu’un système défensif absolu cherchait à tirer parti de tous les points d’appui que le terrain peut offrir. Il faut cependant reconnaître que ce genre d’obstacle favorise, d’une façon générale, la défense d’un pays envahi.

Avant d’aborder l’étude de la question dans son ensemble, nous allons procéder à la recherche des différents aspects sous lesquels elle peut se présenter.

Il est, tout d’abord, très important de distinguer entre les résultats stratégiques que peut amener la défense effective des cours d’eau, et l’influence naturelle qu’ils exercent, au point de vue défensif, sur la contrée qu’ils parcourent, lors même qu’ils ne sont pas directement défendus.

La défense des cours d’eau peut affecter l’une des trois formes suivantes :

1o Une résistance absolue avec le gros de l’armée ;

2o Une résistance simulée ;