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Page:Clausewitz - Théorie de la grande guerre, II.djvu/229

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CHAPITRE XXI.

défense des forêts.


Rappelons, tout d’abord, que les forêts épaisses et dru poussées sont difficilement praticables, tandis que les forêts cultivées sont toujours percées d’un grand nombre de voies.

Dès qu’il s’agit d’une ligne de défense, il faut éviter avec le plus grand soin les forêts de la seconde espèce, ou, du moins, les laisser derrière soi. Par la raison, en effet, qu’il est généralement le plus faible et que les avantages mêmes de sa situation l’engagent à ne développer son action qu’après avoir pénétré les intentions de l’attaquant, le défenseur est celui des deux adversaires qui a le plus grand besoin d’avoir la vue libre. Or, prendre son front en arrière d’une contrée boisée serait, pour lui, se mettre un rideau devant les yeux et faciliter les investigations de l’attaque. En se plaçant au milieu des bois, le défenseur mettrait, il est vrai, son adversaire dans la même obscurité que lui, mais, ainsi que nous venons de le voir, cette obscurité est particulièrement désavantageuse à la défense.

Par contre, lorsque la ligne défensive est établie en avant d’une contrée forestière, celle-ci cache à l’ennemi tout ce qui se passe dans les lignes intérieures,