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la défensive.

préférence, sollicitent ou appellent l’action de l’attaque. Nous développerons cette question quand nous traiterons de l’offensive. Il nous suffit, pour l’instant, de déduire de là que les considérations, qui déterminent ainsi l’attaque à fixer l’objectif et la direction de son choc, doivent réagir sur la défense et lui indiquer pareillement ce qu’elle a à faire dans tous les cas où elle ne sait rien des intentions de l’ennemi. Il est clair, en effet, qu’en ne suivant pas la meilleure direction l’attaque renoncerait à une partie de ses avantages naturels, et que, par conséquent, ce ne sera jamais sans sacrifice qu’elle évitera le défenseur quand il se sera placé sur cette direction.

On voit ainsi que le danger que court le défenseur de manquer la direction de l’attaque et la faculté dont jouit l’attaquant de négliger son adversaire et de passer outre, ne sont, ni l’un ni l’autre, aussi absolus qu’on le pourrait croire tout d’abord, et cela parce qu’il se présente toujours des motifs préexistants qui déterminent et, le plus souvent même, imposent la direction suivant laquelle l’invasion doit se produire. On peut donc formuler en axiome que, lorsque le défenseur aura judicieusement choisi sa position, il pourra généralement compter que l’attaque l’y viendra chercher.

Mais généralement n’est pas toujours, et le cas peut néanmoins se présenter que le défenseur ayant pris ses dispositions sur une direction, l’attaquant en choisisse une autre et passe outre.

Le défenseur pourra alors recourir à l’un des cinq procédés suivants :

1o Partager ses forces dès le principe, afin d’être certain de rencontrer l’attaque, et, dès que l’une des deux parties aura joint l’ennemi, porter la seconde au secours de la première ;

2o Concentrer promptement ses forces sur un seul