Page:Clausewitz - Théorie de la grande guerre, II.djvu/51

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion
45
chap. vi. — moyens spéciaux de la défense.

maintien, telles que la France, la Suède et la Turquie, n’eussent certainement pas manqué de se réunir pour lui prêter protection d’abord, puis assistance par les armes. C’est par tous ces motifs qu’il nous semble qu’il n’y a pas plus lieu de s’étonner de la facilité avec laquelle s’est effectué le partage de la Pologne, que du silence qui a accompagné la disparition de la Tartarie criméenne ; en tous cas les Turcs étaient, plus qu’aucun pays d’Europe, intéressés au maintien de cet État, et pourtant ils ne bougèrent pas, comprenant qu’il était absolument inutile de chercher à protéger une steppe sans résistance.

Nous en revenons à notre sujet et croyons avoir démontré que le défenseur est bien plus en situation que l’attaquant de compter sur un secours étranger. Nous ajoutons enfin, que ce sera d’autant plus le cas, que l’État attaqué présentera de plus grandes garanties de force et de résistance à l’appréciation des autres États, c’est-à-dire que sa situation politique et militaire leur paraîtra tout à la fois plus saine et plus puissante.