Page:Clausewitz - Théorie de la grande guerre, II.djvu/9

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

CHAPITRE PREMIER.

de l’attaque et de la défense.




1o  de la défense.


Dans le sens propre de l’expression, se défendre c’est résister au choc de l’ennemi. Or pour résister à un choc il faut que le choc se produise. Le caractère général de la défense est donc l’attente et son mode d’action la résistance. C’est là, dans le fait, la seule chose qui la distingue de l’attaque. Mais la passivité étant absolument contraire à la nature de la guerre, cette définition ne peut s’appliquer à la défense que lorsqu’on considère celle-ci à un point de vue tout à fait général. En effet, si la défense bornait exclusivement son action à la stricte résistance et ne ripostait jamais à l’attaque, elle abandonnerait la direction de cette dernière et la laisserait ainsi maîtresse de continuer, de suspendre ou même de finir la guerre à son gré. La résistance ne peut donc être que relative, et la défense modifiant fréquemment sa forme générale doit passer, au courant de l’action, tout d’abord de la parade à la riposte, puis à l’occasion de cette dernière à l’attaque.