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CHAPITRE X.

attaque des camps retranchés.


Il fut pendant un certain temps fort à la mode de ne parier qu’avec mépris des ouvrages de campagne et de leurs effets. Les lignes en cordons de la frontière française si souvent forcées pendant les guerres précédentes, le camp retranché de Breslau où le duc de Bevern se fit battre, la bataille de Torgau et maints autres exemples appuyaient ce jugement dont l’autorité augmenta encore de toute la défaveur que les victoires que Frédéric le Grand dut à la rapidité de ses mouvements et à la puissance de ses attaques jetèrent sur le combat de pied ferme et sur la fortification passagère. Il est certain qu’une ligne de simples tranchées de plusieurs lieues d’étendue ne peut être défendue par deux ou trois mille hommes, et que des ouvrages de cette nature présenteraient de grands dangers si on en arrivait à leur accorder cette confiance trompeuse, mais n’est-ce pas faire une grossière confusion d’étendre cette conclusion à la fortification passagère elle-même ainsi que le fait Tempelhoff entre autres ? À quoi serviraient donc les ouvrages de campagne si ce n’était à augmenter la force de résistance du défenseur ? Et, dans