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chap. xvii. — attaque des places fortes.

constitue une conquête nettement déterminée, qui n’exige qu’une certaine dépense de forces et ne peut entraîner aucun revirement grave.

2o En conservant la place jusqu’au moment où les négociations de paix s’ouvriront, on en fera valoir la possession comme équivalent.

3o Un siège est ou paraît du moins être l’une des manières de progresser de l’attaque, et, au contraire de toutes les autres, cette manière de progresser n’a pas pour conséquence une diminution constante des forces.

4o Enfin, nous l’avons déjà dit maintes fois, un siège est une entreprise qui ne saurait mener à une catastrophe, parce qu’au pis aller on peut toujours l’interrompre sans grand préjudice pour l’attaque.

Il résulte de ces considérations que la prise de l’une ou de plusieurs des places fortes de la défense constitue généralement le but auquel tendent les attaques stratégiques qui ne peuvent viser un résultat plus considérable.

Quant au choix de la place à assiéger, en cas de doute les motifs déterminants sont les suivants :


a) La place doit être facile à conserver, ce qui lui donnera une grande valeur comme équivalent lors des négociations pour la paix.

b) On doit disposer de moyens suffisants pour l’assiéger.

Avec des moyens médiocres on ne peut songer à s’emparer que d’une place d’importance secondaire ; or il vaut mieux en prendre réellement une petite qu’essayer vainement de s’emparer d’une plus grande.

c) Il est des places dont la puissance de résistance dépasse de beaucoup l’importance. Il serait insensé de dépenser des forces à faire le siège d’une place de cette