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CHAPITRE XVIII.

attaque des convois.


L’attaque et la défense des convois constituent des opérations essentiellement tactiques et nous n’en parlerons ici que pour montrer qu’on n’y peut procéder qu’en raison des rapports stratégiques existants. Nous eussions déjà traité cette question dans le livre de la Défensive si le peu que nous avons à en dire ne se rapportait à la fois aux deux formes de l’action à la guerre et ne prenait même plus d’importance au point de vue de l’attaque qu’à celui de la défense.

Un convoi de 300 à 400 voitures, — la nature du chargement n’entre pas ici en considération, — occupe déjà un demi-mille (de 3 à 4 kilomètres) sur la route qu’il suit. Or ce n’est là qu’un convoi de force moyenne. On est donc en droit de se demander comment il est possible de couvrir un transport tant soit peu considérable avec le faible nombre d’hommes auxquels on en confie généralement l’escorte. Si l’on ajoute à cette difficulté le manque de mobilité d’un pareil matériel, la lenteur de sa marche, les causes d’arrêts qui se peuvent incessamment présenter de la tête à la queue de la ligne et, par suite, la nécessité d’en couvrir direc-