plus grande partie de ses forces et ne lui infligeât une défaite complète.
Ce n’est, en somme, que lorsque les rapports stratégiques dans lesquels se trouve une armée la contraignent à tirer ses convois de contrées situées en avant de son front ou sur ses côtés, que le transport de ces convois devient un danger pour elle et constitue un objet avantageux d’attaque pour son adversaire, si toutefois la situation de celui-ci lui permet de consacrer une partie de ses troupes à ce genre d’opérations. L’enlèvement du train du grand Frédéric, à Domstaedtel, pendant la campagne de 1758 que nous venons de citer, nous fournit encore un exemple de la réussite absolue d’une entreprise de cet ordre. N’ayant rien à redouter des forces du Roi absolument neutralisées par le double service du siège d’Olmütz et de l’observation de l’armée de Daun, les partisans autrichiens purent tranquillement prendre leurs dispositions et enlever le convoi qui suivait la route de Neisse sur le flanc gauche de la position prussienne.
Pendant le siège de Landrecies en 1712, c’est de Bouchain par Denain et par conséquent par devant le front même de la position stratégique que le prince Eugène dut recevoir ses convois. Or on sait que, pour les protéger dans ces conditions déplorables, ce grand général en arriva, malgré sa grande expérience de la guerre, à des embarras tels qu’il en résulta un revirement complet dans la marche ultérieure des événements.
De toutes ces considérations il faut conclure que, par des motifs stratégiques et si facile qu’en puisse paraître l’exécution au point de vue tactique, les attaques de convois présentent de médiocres avantages et ne promettent d’importants résultats que dans les conditions exceptionnelles où les lignes de communications de l’adversaire sont très exposées.