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Page:Clausewitz - Théorie de la grande guerre, IV.djvu/136

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de la théorie de la guerre.

le cas puisse cependant se présenter exceptionnellement, la nourriture des troupes, pendant le combat même, ne peut presque jamais exercer d’influence sensible sur l’action tactique. Il y a donc la plus grande réciprocité d’action entre l’emploi stratégique des troupes et les soins à donner à leur alimentation ; aussi rien n’est-il plus fréquent que de voir la question des subsistances concourir à la détermination des grandes lignes stratégiques d’une campagne ou d’une guerre. Quoi qu’il en soit, cependant, et quelque importance décisive qu’il puisse prendre, le service des subsistances n’en constitue pas moins une activité essentiellement différente de l’emploi des troupes, et qui n’exerce d’influence sur cet emploi que par les résultats qu’elle produit.

Les objets des autres activités administratives, que nous avons mentionnées plus haut, se rapprochent beaucoup moins de l’emploi des forces. Quelque incontestable que soit son importance pour la conservation de l’armée, le service de santé, par exemple, ne s’exerce que sur une petite partie du personnel, et par conséquent son influence n’est que très faible et très indirecte sur tout le reste. Le remplacement des objets d’armement et d’équipement, lorsqu’il n’est pas assuré par un service spécial faisant partie de l’organisation même de l’armée, n’a lieu qu’a des époques déterminées, et, par suite, il n’en peut être également que très rarement question dans les déterminations stratégiques.

Qu’on ne s’y trompe pas, cependant, nous ne prétendons nullement que, dans certains cas isolés, ces objets ne puissent prendre une importance capitale. L’éloignement des hôpitaux et des dépôts de munitions peut très justement parfois être considéré comme la cause de déterminations stratégiques très importantes ; nous n’entendons ni le nier ni le passer sous silence, mais, ne