n’a pour le guider que des règles telles que le génie les doive mépriser et s’élever au-dessus d’elles, parce qu’elles sont trop mauvaises pour lui !
Ce que le génie fait ne peut précisément être que la meilleure des règles à suivre, et la théorie ne peut rien faire de mieux que de montrer pourquoi et comment il en est ainsi.
Malheur à la théorie qui se met en opposition avec l’esprit ! Si humble qu’elle se fasse, elle sortira brisée du conflit et se verra honteusement chassée de la vie réelle.
Dès qu’elle touche au domaine des grandeurs morales, toute théorie devient infiniment plus difficile. Il n’y a jamais désaccord dans les questions de mécanique et d’optique. Le sculpteur et le peintre marchent sûrement tant qu’ils n’ont affaire qu’à la partie matérielle de l’art, mais, dès qu’ils abordent la partie intellectuelle de leurs créations, dès qu’il s’agit d’exprimer des impressions et des sentiments, toutes les règles de convention disparaissent et cèdent le pas à l’imagination.
L’art médical n’a, le plus souvent, à s’occuper que de phénomènes physiques ; il s’adresse à l’organisme animal qui, soumis à des changements incessants, n’est jamais le même à deux moments différents. Cela rend déjà la mission du médecin plus difficile et place son jugement au-dessus de son savoir, mais combien plus grave est le cas lorsqu’un effet de nature morale complique la situation, et combien plus haute est la mission du médecin de l’âme !
Introduction. 9