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Page:Cleland - La Fille de joie (éd. 1786).djvu/173

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„ un état pire que celui où je vous ai priſe, ni au-deſſous de ce que vous méritez. Ne vous prenez point à moi ſi je ne fais pas mieux les choſes ”.

Alors, ſans attendre ma réponſe, il s’adreſſa à Will.

„ Quant à vous, beau mignon, je prendrai ſoin de votre perſonne pour l’amour de votre pere. La ville n’eſt pas un ſéjour qui convienne à un pauvre idiot tel que vous : demain vous retournerez à la campagne ”. A ces mots il ſortit. Je me proſternai à ſes pieds pour tâcher de le retenir. Ma ſituation parut l’émouvoir ; néanmoins il ſuivit ſon chemin, emmenant avec lui ſon jeune valet, qui ſûrement s’eſtimoit fort heureux d’en être quitte à ſi bon marché.

Je me trouvai encore une fois abandonnée à mon ſort par un homme dont je n’étois pas digne ; & toutes les ſolli-