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Page:Cleland - La Fille de joie (éd. 1786).djvu/214

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A peine Louiſe avoit-elle ceſſé de parler, qu’on nous avertit que les confreres étoient arrivés.

Madame Cole me conduiſit en haut. Un jeune cavalier extrêmement aimable, auquel on m’avoit deſtinée, vint à notre rencontre & fut mon introducteur. Mon amour-propre eut lieu d’être content de la ſurpriſe que je cauſai à l’aſſemblée. Ils m’embraſſerent à la ronde, & me prodiguerent les éloges les plus flatteurs. Néanmoins ils ne purent s’empêcher de me dire que j’avois un défaut qui ne s’accordoit pas avec leurs ſtatuts, & que ce défaut étoit la modeſtie, dont ils me ſupplioient de vouloir bien me dépouiller, de peur qu’elle n’empoiſonnât leurs plaiſirs. Ce fut-là le prologue de la piece que nous allions jouer.

Les premiers qui ouvrirent la ſcene, furent un jeune guidon des gardes à cheval, avec la plus douce des beautés, la charmante, la voluptueuſe Louiſe.