Page:Cleland - La Fille de joie (éd. 1786).djvu/77

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moi à de ſemblables fêtes, ne put être témoin de celle-ci ſans être émue. Elle me tira doucement de ma place d’obſervation, & me conduiſit du côté de la porte. Là, faute de chaiſe & de lit, elle m’adoſſa contre le mur, & m’ayant levé les jupes, la luxurieuſe me mania cette partie où je ſentois de ſi vives irritations. Le bout de ſon doigt fit un effet auſſi prompt que le feu ſur la poudre. Je lui laiſſai dans la main une preuve de la force dont ce touchant ſpectacle m’avoit affectée. Alors ſatisfaite par le ſoulagement que je venois de recevoir, nous revinmes à notre poſte.

L’Italien étoit aſſis ſur le lit vis-à-vis de nous ; Polly aſſiſe ſur un de ſes genoux, le tenoit embraſſé : leurs langues enflammées, collées l’une contre l’autre, ſembloient vouloir pomper le plaiſir dans ſa ſource la plus pure.

Pendant ce tendre badinage, Meſſire Jeanchouart avoit repris une nouvelle vie.