Page:Cleland - Mémoires de Fanny Hill, femme de plaisir, 1914.djvu/118

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primevères ? Achetez-moi des fleurs de printemps.)

Un des plus bizarres, parmi ces petits marchands, était celui qui vendait les pigs ou cochons, gâteaux emplis de compote de pruneaux. Il criait : A pig and plum sauce. Who buys my pig an plum sauce ? (Un cochon et de la compote de pruneaux, qui m’achète du cochon et de la compote de prunes ?)

Au moment des petits pois, on en vendait dans la rue, et l’on estimait surtout les rowley powlies. Les Anglais préparaient les pois en les faisant bouillir et en versant dessus du beurre fondu sur lequel on posait une tranche de lard fumé. Le cri du marchand de petits pois était long : Green Hastings, hastings. 0 ! come here’s your large rowley powlies, no more than six pence a peck ! (Pois verts nouveaux, pois verts ! Voilà vos grands rowley powlies, je ne les vends que six pence le peck !)

Les peaux de lapins ou de lièvres se vendaient comme de nos jours. Déjà, sans doute, on falsifiait les fourrures précieuses. Lorsque les servantes entendaient : Hare skins, or rabbit skins ! (Peaux de lièvres, peaux de lapins à vendre !) elles se hâtaient de porter à la marchande les dépouilles des rongeurs qu’elles avaient soigneusement mises de côté. Une peau de lapin se vendait quatre pence et une peau de lièvre huit pence.

Les marchandes de homards vivants disaient d’une voix de tête : Buy a lobster, a large live lobster. (Achetez-moi un homard, un gros, homard vivant.) Ces crustacés coûtaient bon marché et il s’en faisait une grande consommation. On les mangeait bouillis, assaisonnés d’huile, de vinaigre, de sel et de poivre.

Voici un cri particulièrement mélodieux : Ground ivy, ground